Le test des embruns salés : Un guide complet sur son fonctionnement et sa signification
Introduction : Plus qu'un simple test
L'essai au brouillard salin est un moyen standard d'accélérer les essais de corrosion qui aide les fabricants à contrôler la qualité depuis près de 100 ans. Sa principale fonction est de tester la résistance à la corrosion des matériaux et des revêtements de surface dans un environnement contrôlé et difficile. Si ce test est utilisé par de nombreuses personnes, il est aussi largement méconnu. Pour en tirer le meilleur parti, il faut aller au-delà des principes de base et comprendre les détails techniques qui régissent son fonctionnement et la signification des résultats. Cet article fournit une explication complète.
Comprendre les bases
À la base, l'essai au brouillard salin crée une atmosphère corrosive, remplie de sel, à l'intérieur d'une chambre fermée. Les échantillons sont exposés à cet environnement pendant une durée déterminée, puis contrôlés pour détecter des signes de corrosion. L'objectif principal n'est pas de prédire la durée de vie d'un produit dans la vie réelle, mais de fournir un moyen rapide et reproductible de comparer la qualité de différents matériaux. Il permet aux fabricants de vérifier que leurs processus de revêtement sont cohérents et de comparer les performances de différents matériaux ou finitions dans les mêmes conditions difficiles.
Pourquoi il est important de comprendre les détails
Une erreur fréquente et grave consiste à essayer d'établir un lien direct entre un nombre spécifique d'heures passées dans une chambre à brouillard salin et un nombre spécifique d'années dans le monde réel. Cela ne fonctionne pas d'un point de vue scientifique. La chambre d'essai représente une condition unique, immuable et très artificielle. Pour vraiment comprendre l'essai au brouillard salin, il faut analyser le "comment" et le "pourquoi" de son fonctionnement, et pas seulement le "quoi" de ses étapes. Ces connaissances aident les ingénieurs et les scientifiques à interpréter correctement les résultats et à prendre des décisions judicieuses.
Ce que vous apprendrez : Présentation de l'article
Ce guide complet vous permettra d'acquérir une solide compréhension technique de l'essai au brouillard salin. Nous allons explorer :
- Le principes électrochimiques de base de corrosion que le test s'accélère.
- Une analyse des paramètres importants du test et de leur influence majeure sur les résultats.
- Les réactions chimiques spécifiques qui provoquent une défaillance accélérée à l'intérieur de la chambre d'essai.
- Une comparaison des principales normes internationales telles que ASTM B117 et ISO 9227.
- Un guide pratique pour comprendre les résultats avec précision et connaître les limites intrinsèques du test.
Le moteur électrochimique
Pour comprendre comment fonctionne un test de brouillard salin, il faut d'abord comprendre ce qu'est réellement la corrosion. Il ne s'agit pas simplement de "rouille", mais d'un processus électrochimique. Les principes qui régissent le fonctionnement d'une batterie ordinaire sont les mêmes que ceux qui provoquent la défaillance d'une pièce d'acier revêtue.
La corrosion en tant que batterie
Imaginez une minuscule pile à la surface d'un métal. Pour qu'il y ait corrosion, quatre éléments doivent être présents, formant ce que l'on appelle une cellule de corrosion :
- L'anode : C'est là que le métal est oxydé, c'est-à-dire qu'il perd des électrons et se dissout dans l'environnement sous forme de particules métalliques. C'est là que se produit la perte de métal.
- La cathode : c'est là que se produit une réaction de réduction. Cette réaction utilise les électrons créés à l'anode. Dans un environnement neutre et riche en oxygène, comme une chambre de pulvérisation saline, la réaction cathodique la plus courante est la réduction de l'oxygène.
- Le chemin du métal : Le métal lui-même fournit un chemin conducteur pour les électrons qui se déplacent de l'anode à la cathode.
- L'électrolyte : Il s'agit d'une solution conductrice qui permet aux particules de se déplacer entre l'anode et la cathode, complétant ainsi le circuit électrique. Dans l'essai au brouillard salin, l'électrolyte est le brouillard d'eau salée.
Lorsque ces quatre éléments sont présents, le "moteur" de la corrosion se met en marche et le métal de l'anode commence à se dégrader.
Oxydation et réduction
Le cœur du processus de corrosion implique deux réactions chimiques simultanées.
À l'anode, le métal cède des électrons dans une réaction d'oxydation. Pour le fer, le processus est le suivant :
Fe → Fe²⁺ + 2e- (le métal ferreux se transforme en particules de fer, libérant deux électrons)
À la cathode, ces électrons sont utilisés dans une réaction de réduction. Dans l'environnement neutre du brouillard salin, il s'agit typiquement.. :
O₂ + 2H₂O + 4e- → 4OH- (l'oxygène et l'eau réagissent avec des électrons pour former des particules d'hydroxyde)
Les particules de fer (Fe²⁺) peuvent alors réagir avec les particules d'hydroxyde (OH-) et davantage d'oxygène pour former divers oxydes et hydroxydes de fer, que l'on retrouve dans la rouille.
L'utilité des revêtements
Les revêtements protecteurs sont conçus pour arrêter ce processus électrochimique en supprimant l'une des quatre parties essentielles de la cellule de corrosion. Ils agissent principalement de deux manières :
- Protection par barrière : C'est la méthode la plus simple. Les peintures, les poudres et certains revêtements plastiques agissent comme une barrière physique, séparant la base métallique de l'électrolyte (le brouillard salin). Un revêtement parfait et non poreux offrirait théoriquement une protection illimitée. Cependant, tous les revêtements présentent un certain niveau de trous minuscules ou peuvent être endommagés, créant ainsi un chemin pour l'électrolyte vers le métal.
- Protection galvanique ou sacrificielle : Cette méthode utilise l'électrochimie à son avantage. Une couche d'un métal plus réactif est appliquée sur le matériau de base. Par exemple, lorsque l'acier est recouvert de zinc (galvanisation), le zinc est plus actif électrochimiquement que l'acier. Si une rayure expose les deux métaux à l'électrolyte, le zinc devient l'anode et se corrode de manière sacrificielle, protégeant l'acier qui agit comme cathode.
Décomposition de l'hémicycle
La chambre d'atomisation saline n'est pas simplement une boîte remplie de brouillard salin. Il s'agit d'un équipement conçu avec précision pour maintenir un environnement agressif constant et reproductible. Chaque paramètre est étroitement contrôlé, car même de petits changements peuvent modifier de manière significative les résultats des tests.
Les parties d'un meuble
Une cabine de pulvérisation saline typique se compose de plusieurs éléments clés qui fonctionnent ensemble :
- Corps de l'armoire : Une boîte non réactive et résistante à la corrosion, souvent fabriquée en plastique solide renforcé, avec un couvercle chauffé et scellé à l'eau pour maintenir la température et l'humidité internes.
- Réservoir de solution saline : Récipient contenant la solution saline préparée avant qu'elle ne soit transformée en brouillard.
- Buse(s) d'atomisation : Ces dispositifs utilisent de l'air comprimé pour transformer la solution saline en un brouillard fin et dense qui se répand dans la chambre.
- Système de chauffage : Les appareils de chauffage, généralement à chemise d'eau ou à chemise d'air, maintiennent une température uniforme et constante à l'intérieur de l'armoire.
- Porte-échantillons : Fabriqués dans un matériau non réactif (comme le plastique), ces supports maintiennent les échantillons à un angle spécifique afin de garantir une exposition uniforme et d'éviter les interférences.
- Tour d'humidification : Tour d'eau chauffée qui sature l'air comprimé avant qu'il n'atteigne la buse d'atomisation, empêchant ainsi l'évaporation des gouttelettes de brouillard et contribuant à maintenir la concentration de la solution.
Paramètres de test importants
Il est essentiel de comprendre le "pourquoi" de chaque paramètre contrôlé pour apprécier la conception du test.
Solution saline
La solution standard, telle que définie dans des normes comme l'ASTM B117, est une solution de 5% (en poids) de chlorure de sodium (NaCl) dans de l'eau de grande pureté, de qualité laboratoire. La concentration de 5% a été historiquement trouvée pour fournir un niveau élevé de corrosivité sans être si concentrée que le sel commence à former des cristaux sur les échantillons. La pureté du sel et de l'eau est essentielle. Les contaminants tels que le cuivre ou le fer présents dans le sel peuvent agir comme des catalyseurs, accélérant artificiellement la corrosion et rendant le test invalide.
pH de la solution
Le pH de la solution saline recueillie doit être maintenu dans une fourchette étroite, proche de la neutralité, généralement comprise entre 6,5 et 7,2. Le niveau de pH a un impact direct sur le mécanisme de corrosion. Une solution très acide (pH faible) peut attaquer agressivement le métal et ses couches protectrices, tandis qu'une solution très alcaline (pH élevé) peut favoriser la formation de différents films d'oxyde, parfois plus protecteurs. Le contrôle du pH permet de s'assurer que la corrosion observée est principalement due aux particules de chlorure, et non à l'acidité ou à l'alcalinité artificielles.
Température de la chambre
La plupart des essais au brouillard salin neutre sont effectués à une température constante de 35°C ± 2°C (95°F ± 3°F). La température contrôle la vitesse des réactions chimiques. L'équation d'Arrhenius montre qu'en règle générale, la vitesse de réaction double pour chaque augmentation de 10°C de la température. La norme de 35°C constitue une condition modérément accélérée, suffisamment élevée pour accélérer la corrosion, mais pas au point d'introduire des mécanismes de défaillance irréalistes, tels que les dommages causés par la chaleur aux revêtements organiques.
Taux de brouillard et de collecte
Le test n'est pas un test de "brouillard salin" au sens d'une pulvérisation directe. Il s'agit d'un test de "brouillard salin". La buse d'atomisation crée un fin brouillard qui descend et se dépose sur les échantillons sous l'effet de la gravité. La vitesse de dépôt de ce brouillard, ou "retombée", est un paramètre critique. Il est mesuré en plaçant des entonnoirs de collecte à l'intérieur de la chambre et est spécifié comme étant de 1,0 à 2,0 millilitres par heure sur une surface de collecte horizontale de 80 cm². Cela garantit un mouillage continu et uniforme de la surface de l'échantillon avec de l'électrolyte frais, fournissant l'eau et les particules nécessaires à la corrosion sans être agressif au point d'éliminer les produits de corrosion en cours de développement.
Position de l'échantillon
Les échantillons ne sont pas placés à plat. Ils sont soutenus à un angle, généralement entre 15 et 30 degrés par rapport à la verticale. Cette position a deux objectifs. Tout d'abord, elle garantit que les gouttelettes de brouillard ne s'accumulent pas sur la surface, ce qui créerait des zones présentant des conditions de corrosion différentes. Deuxièmement, elle favorise une exposition uniforme et permet aux produits de corrosion de s'écouler le long de l'échantillon d'une manière cohérente d'un essai à l'autre.
Tableau 1 : Influence des paramètres
Ce tableau résume les paramètres clés et leur importance dans un essai neutre au brouillard salin.
| Paramètres | Gamme standard (ASTM B117) | Influence sur la corrosion | Pourquoi il est contrôlé |
| Concentration de sel | 5 ± 1% NaCl | Fournit des particules de chlorure ; la concentration affecte la conductivité et la corrosivité. | Assure une agressivité cohérente et reproductible de l'environnement. |
| pH de la solution | 6.5 - 7.2 | Affecte la stabilité des films protecteurs et le taux d'évolution de l'hydrogène. | Empêche les taux de corrosion artificiellement élevés ou bas en raison de l'acidité ou de l'alcalinité. |
| Température de la chambre | 35 ± 2°C (95°F) | Contrôle la vitesse de toutes les réactions chimiques, y compris la corrosion. | Maintient une vitesse de réaction constante et accélérée. |
| Brouillard Taux de chute | 1,0 - 2,0 ml/hr/80cm². | Détermine la quantité d'électrolyte fournie à la surface de l'échantillon. | Assure un mouillage continu et uniforme sans "lavage" des produits de corrosion. |
| Angle de l'échantillon | 15 - 30° par rapport à la verticale | Empêche l'accumulation de gouttelettes et assure un contact régulier avec le brouillard. | Favorise une exposition uniforme sur toute la surface d'essai. |
La chimie à l'intérieur
L'essai au brouillard salin est plus qu'un simple environnement humide et salé. Des mécanismes chimiques spécifiques sont à l'œuvre et rendent le brouillard salin continu particulièrement agressif, notamment pour les métaux dont la protection repose sur une couche superficielle protectrice, tels que l'aluminium et l'acier inoxydable. acier inoxydable.

Le catalyseur à base de chlorure
L'élément clé de l'essai au brouillard salin est la particule de chlorure (Cl-). Alors que d'autres particules peuvent provoquer la corrosion, le chlorure est particulièrement destructeur. Sa petite taille et son électronégativité élevée lui permettent de pénétrer les couches d'oxyde protectrices qui seraient autrement stables. De nombreux métaux résistants à la corrosion, comme l'acier inoxydable et l'aluminium, se protègent en formant une couche d'oxyde très fine, invisible et non réactive à leur surface (par exemple, l'oxyde de chrome sur l'acier inoxydable). Cette couche "passive" agit comme une barrière. La particule de chlorure est experte pour briser cette défense.
Processus de corrosion par piqûres
La forme la plus courante de défaillance des métaux passifs lors d'un essai au brouillard salin est la corrosion par piqûres. Il s'agit d'une forme d'attaque localisée et sournoise qui peut entraîner la perforation rapide d'un matériau. Le processus se déroule en plusieurs étapes :
- Adsorption : Les particules de chlorure chargées négativement sont attirées par la surface de l'oxyde métallique chargée positivement et y adhèrent. Elles ont tendance à se concentrer aux points faibles de la couche passive, tels que les joints de grains, les inclusions ou les défauts microscopiques.
- Pénétration : Les particules de chlorure sont en concurrence avec l'oxygène pour se lier aux particules métalliques de la structure d'oxyde. Elles finissent par pénétrer la couche passive, exposant une minuscule zone de métal nu en dessous. Cette minuscule zone exposée devient l'anode d'une nouvelle cellule de corrosion microscopique.
- Acidification locale : Dès qu'une fosse commence, le processus de corrosion s'accélère considérablement. Le métal au fond de la fosse se dissout (par exemple, Fe → Fe²⁺ + 2e-). Ces particules métalliques positives attirent des particules de chlorure plus négatives dans la fosse, formation du métal chlorures métalliques (par exemple, FeCl₂). Ces chlorures métalliques réagissent ensuite avec l'eau (hydrolyse), produisant de l'acide chlorhydrique (HCl) et abaissant le pH à l'intérieur de la fosse à un niveau très acide (jusqu'à 1-2).
- Processus auto-entretenu : Ce processus crée un cycle auto-entretenu et accéléré. L'environnement très acide et riche en chlorure à l'intérieur de la fosse dissout agressivement plus de métal, ce qui rend la fosse plus profonde et plus acide. La surface extérieure du métal reste la cathode, protégée par sa couche passive, tandis que la petite fosse agit comme une puissante anode.
Brouillard ou immersion
Un brouillard salin continu est souvent plus agressif qu'une simple immersion dans la même solution saline. La raison en est la disponibilité de l'oxygène. La réaction cathodique, qui est essentielle au fonctionnement de la cellule de corrosion, nécessite un apport régulier d'oxygène dissous à la surface du métal. Dans un scénario d'immersion totale, la vitesse de corrosion peut être limitée par la rapidité avec laquelle l'oxygène peut se déplacer dans le liquide en vrac pour atteindre la cathode. Dans un environnement de brouillard salin, la fine pellicule d'électrolyte sur la surface de l'échantillon présente un rapport surface/volume très important, ce qui permet d'obtenir une concentration beaucoup plus élevée d'oxygène dissous à l'interface métal/électrolyte. Cela garantit que la réaction de la cathode n'est jamais privée d'oxygène, ce qui permet à la réaction de l'anode (corrosion) de se dérouler à sa vitesse potentielle maximale.
Comprendre les normes
Si les principes sont universels, les procédures spécifiques pour effectuer un essai au brouillard salin sont régies par des normes internationales. Ces documents garantissent qu'un test effectué dans un laboratoire peut être comparée de manière significative à un test réalisé dans un autre laboratoire. Les deux normes les plus importantes sont ASTM B117 et ISO 9227.
La norme ASTM B117
La norme ASTM B117, "Standard Practice for Operating Salt Spray (Fog) Apparatus", est la norme la plus largement citée pour les essais au brouillard salin en Amérique du Nord et dans de nombreuses autres régions. Il est essentiel de comprendre que la norme B117 est une norme de procédure. Elle détaille soigneusement comment installer, faire fonctionner et entretenir l'appareil d'essai pour produire un environnement de brouillard salin neutre (NSS) standard. Elle ne précise toutefois pas les durées d'essai ni les exigences de performance (par exemple, "pas plus de 5% de rouille rouge après 240 heures"). Ces critères d'acceptation sont toujours définis par la spécification du matériau, la spécification du produit ou par un accord entre le producteur et le client.
La norme mondiale ISO 9227
La norme ISO 9227, "Essais de corrosion en atmosphère artificielle - Essais au brouillard salin", est la principale norme utilisée en Europe et dans une grande partie du reste du monde. Il s'agit d'un document plus complet que l'ASTM B117, car il inclut trois types distincts d'essais au brouillard salin dans une seule norme :
- NSS (Neutral Salt Spray) : Ce test est fonctionnellement très similaire à celui décrit dans la norme ASTM B117 et est utilisé dans les mêmes buts généraux.
- AASS (Acide acétique salé) : Ce test est plus agressif que le NSS. De l'acide acétique glacial est ajouté à la solution saline pour abaisser le pH entre 3,1 et 3,3. Il est souvent utilisé pour tester les revêtements décoratifs tels que le cuivre-nickel-chrome et l'aluminium anodisé.
- CASS (Copper-Accelerated Acetic Acid Salt Spray) : Il s'agit d'un test encore plus sévère. En plus de l'acide acétique, une petite quantité de chlorure de cuivre est ajoutée à la solution. Les particules de cuivre agissent comme un catalyseur et accélèrent considérablement la corrosion. La température de la chambre est également plus élevée, à 50°C. Les tests CASS sont principalement utilisés pour évaluer le chromage sur l'acier, les pièces de zinc moulées sous pression et les plastiques, qui sont courants dans les secteurs de l'automobile et de la plomberie.
Tableau 2 : Comparaison des normes
Ce tableau met en évidence les principales différences entre ces grandes normes.
| Fonctionnalité | ASTM B117 (NSS) | ISO 9227 (NSS) | ISO 9227 (AASS) | ISO 9227 (CASS) |
| Type de test | Vaporisateur de sel neutre | Vaporisateur de sel neutre | Acide acétique Vaporisateur de sel | Pulvérisation de sel d'acide acétique accélérée par le cuivre |
| Application primaire | Métaux ferreux et non ferreux ; revêtements organiques et inorganiques | Identique à l'ASTM B117 | Revêtements décoratifs (Cu-Ni-Cr) ; aluminium anodisé | Identique à l'AASS, mais plus sévère ; souvent pour les plastiques plaqués |
| pH de la solution saline | 6.5 – 7.2 | 6.5 – 7.2 | 3.1 – 3.3 | 3.1 – 3.3 |
| Additifs | Aucun | Aucun | Acide acétique glacial | Acide acétique + Chlorure de cuivre (CuCl₂) |
| Température | 35°C | 35°C | 35°C | 50°C |
| Principale différence | Il s'agit avant tout d'une procédure de test unique et neutre. | Une norme complète contenant plusieurs types de tests (NSS, AASS, CASS). | Plus agressif en raison d'un pH plus faible. | Très agressif en raison de son faible pH et de l'effet catalytique du cuivre. |
Le test CASS
Le test CASS mérite une mention spéciale en raison de sa chimie et de son application uniques. L'ajout de chlorure de cuivre(II) crée un environnement très agressif pour tester les systèmes de placage multicouches. Les particules de cuivre peuvent se déposer sur la surface de l'échantillon, créant de nouveaux sites cathodiques locaux qui accélèrent considérablement la corrosion des métaux plus actifs du système de placage, comme le nickel. Ce test est exceptionnellement efficace pour révéler la porosité, les fissures ou l'épaisseur insuffisante d'un revêtement chromé, et produit des résultats en une fraction du temps nécessaire à un test NSS.
Du test à la réalité
La dernière étape du processus, et la plus critique, consiste à comprendre la signification des résultats. C'est là que l'expertise et une compréhension claire de l'objectif de l'essai sont les plus importantes. Une mauvaise compréhension peut conduire à de mauvais choix de matériaux, à une fausse confiance dans la durabilité d'un produit et à des défaillances coûteuses sur le terrain.
L'erreur du nombre d'heures par rapport au nombre d'années
La plus grande erreur dans l'interprétation des données sur le brouillard salin est d'essayer de créer un lien direct entre les heures d'essai et la durée de vie réelle. Cela est fondamentalement impossible parce que la chambre de brouillard salin est un environnement hautement simplifié et artificiel. Il manque de nombreux facteurs qui contribuent à la corrosion et à la dégradation dans le monde réel :
- Rayonnement UV : La lumière du soleil dégrade les revêtements organiques, les rendant cassants et perméables.
- Cycles d'humidité et de sécheresse : La nature cyclique de la pluie et du séchage peut concentrer les sels corrosifs et créer des tensions mécaniques dans les revêtements.
- Changements de température : Les cycles de gel et de dégel peuvent provoquer la fissuration et la séparation des revêtements.
- Polluants atmosphériques : Les polluants industriels tels que le dioxyde de soufre (SO₂) et les oxydes d'azote (NOx) peuvent former des pluies acides, créant un environnement corrosif différent et souvent plus complexe.
- Usure abrasive et mécanique : Les rayures, les impacts et l'érosion due au sable ou à la saleté sont courants en service mais absents dans la chambre d'essai statique.
Nous avons vu de nombreux produits échouer aux tests de pulvérisation saline de longue durée parce que le mode de défaillance réel, tel que la dégradation par les UV d'un liant de peinture, était un mécanisme qui n'était pas du tout simulé par le test.
Le bon usage
Lorsqu'il est utilisé correctement, l'essai au brouillard salin est un outil exceptionnellement puissant pour le contrôle de la qualité et l'analyse comparative. Ses points forts sont les suivants :
- Cohérence d'un lot à l'autre : Il s'agit d'un contrôle rapide de type "réussite/échec" qui permet de s'assurer qu'un lot est cohérent. processus de production (par exemple, une chaîne de peinture ou un bain de placage) est stable et produit régulièrement des pièces présentant le niveau de protection contre la corrosion attendu.
- Analyse comparative : C'est la méthode idéale pour comparer les performances relatives du revêtement A par rapport au revêtement B, ou du fournisseur X par rapport au fournisseur Y, dans des conditions identiques et contrôlées. Elle répond à la question suivante : "Quelle option est la meilleure dans cet environnement agressif spécifique ?"
- Détection des défauts : Le test est excellent pour révéler rapidement les défauts majeurs d'un revêtement, tels que les trous d'épingle, la porosité, une épaisseur insuffisante ou une mauvaise préparation de la surface, qui pourraient ne pas être visibles à l'œil nu.
Évaluation d'un échantillon
L'évaluation d'un échantillon testé doit être systématique et basée sur des critères prédéfinis, qui figurent généralement dans une spécification de produit ou de matériau. Des normes telles que l'ASTM D1654 fournissent une procédure d'évaluation des échantillons peints ou enduits soumis à des environnements corrosifs. Les principales méthodes d'évaluation sont les suivantes
- Évaluation de l'apparence : Évaluation de l'étendue de la corrosion, souvent en notant le nombre et la taille des taches de rouille, des cloques ou des piqûres selon des tableaux normalisés.
- Rétraction par rayage : Pour les panneaux revêtus, une rayure (une éraflure à travers le revêtement jusqu'au métal de base) est souvent réalisée avant le test. Après l'essai, on mesure la quantité de corrosion qui s'est "glissée" sous le revêtement à partir de la ligne de rayage. Il s'agit d'un excellent indicateur de l'adhérence et de la performance du revêtement.
- Critères de réussite/échec : La méthode la plus courante dans un le contrôle de la qualité L'environnement est un simple jugement de réussite ou d'échec après un nombre d'heures déterminé. Par exemple, "pas plus de trois taches de rouille d'un diamètre supérieur à 1 mm après 96 heures". Lors de l'évaluation, il est important de faire la distinction entre les différents types de corrosion et de noter l'emplacement, par exemple en ignorant la corrosion qui commence sur les bords coupés, à moins que la protection des bords ne fasse partie de l'évaluation.
Tableau 3 : Identification des défauts
Ce tableau sert de guide de terrain pour identifier les défauts de corrosion courants observés après un essai au brouillard salin et comprendre ce qu'ils signifient probablement.
| Type de défaut | Apparence visuelle | Cause probable / Signification |
| Corrosion générale | Amincissement ou rouille uniforme sur toute la surface. | Le revêtement n'offre que peu ou pas de protection ; le métal de base est très réactif. Souvent observé sur de l'acier nu, non protégé. |
| Corrosion par piqûres | Petites piqûres ou trous localisés pénétrant la surface. | Rupture localisée d'une couche protectrice, souvent provoquée par des particules de chlorure. Indique un défaut dans le film protecteur de matériaux tels que l'acier inoxydable ou l'aluminium. |
| Scribe Creepback | Corrosion se propageant sous le revêtement à la suite d'une rayure intentionnelle. | Mauvaise adhérence du revêtement ; l'électrolyte pénètre sous le film de revêtement. Une mesure clé de la performance globale du système de revêtement. |
| Cloques | Formation de bulles ou de dômes dans le revêtement. | Perte d'adhérence due à la pression des produits de corrosion ou aux effets osmotiques lorsque l'eau est aspirée à travers le revêtement. Souvent évaluée en fonction de la taille et de la densité. |
| Corrosion filiforme | Filaments de corrosion filiformes qui se développent sous le revêtement. | Se produit sous des revêtements organiques minces sur des métaux comme l'aluminium ou le magnésium, souvent à partir d'un défaut de revêtement. Indique une mauvaise traitement de surface. |
Conclusion : Un outil d'expert
Comprendre la nature électrochimique fondamentale de la corrosion et interpréter les résultats détaillés d'un essai au brouillard salin est un parcours technique. Il faut apprécier le contrôle précis des paramètres, les réactions chimiques spécifiques en jeu et une approche disciplinée de l'évaluation.
Points techniques clés
S'il y a des principes fondamentaux à retenir de cette étude approfondie, ce sont les suivants :
- L'essai au brouillard salin est un essai comparatif accéléré. test de contrôle de la qualitéLa durée de vie d'un produit est déterminée par la durée de vie du produit, et non par sa durée de vie réelle. Sa valeur réside dans la répétabilité et la comparaison.
- Il fonctionne en créant un environnement contrôlé et agressif qui utilise la nature électrochimique de la corrosion, les particules de chlorure jouant un rôle catalytique clé dans la décomposition des couches protectrices.
- Le respect strict des paramètres normalisés de température, de pH, de concentration et de collecte de brouillard est absolument essentiel pour produire des résultats reproductibles et significatifs.
- Une interprétation correcte est essentielle. L'accent doit être mis sur la comparaison des échantillons, l'identification des faiblesses du processus et la détection des défauts, et non sur la tentative de prédire les années de service sur le terrain.
Le rôle continu
Malgré ses limites et le développement d'essais de corrosion cyclique plus complexes, l'essai au brouillard salin reste un outil essentiel et rentable pour la fabrication moderne et l'assurance qualité. Lorsque ses principes sont respectés et que ses limites sont comprises, il fournit des données inestimables pour garantir la qualité des produits, vérifier le contrôle des processus et stimuler l'innovation en matière de matériaux. Il s'agit d'un test classique qui, lorsqu'il est utilisé avec les connaissances d'un expert, continue d'apporter une valeur significative.
- Normes d'essais de corrosion - ASTM International https://www.astm.org/products-services/standards-and-publications/standards/b117.html
- Essais au brouillard salin - Normes ISO https://www.iso.org/standard/53651.html
- Science et ingénierie de la corrosion - NACE International (AMPP) https://www.ampp.org/
- Essais des matériaux et corrosion - ASM International https://www.asminternational.org/
- L'essai au brouillard salin expliqué - Wikipédia https://en.wikipedia.org/wiki/Salt_spray_test
- Matériel d'essai de corrosion - Thomasnet https://www.thomasnet.com/products/corrosion-testing-equipment-48040800-1.html
- Essais de corrosion accélérée - NIST https://www.nist.gov/
- Essais de performance des revêtements - SSPC https://www.sspc.org/
- Normes d'essais en laboratoire - SAE International https://www.sae.org/
- Science des matériaux et corrosion - ScienceDirect https://www.sciencedirect.com/topics/engineering/salt-spray-test





